Espagne
et Portugal 2003
25
octobre 15 novembre 2003
L'expédition
a commencé par quelques jours consacrés à longer le reste de la section
européenne du méridien de Greenwich. Celui-ci passe de la France à
l'Espagne par les Hautes Pyrénées. Nous avons logé dans un petit hôtel
à l.300 m d'altitude, à Nerin. Notre voyage nous a fait traversé les
provinces d'Aragon et de Valence. Nous avons trouvé des panneaux indicateurs
du méridien de Greenwich à Barbegal, une ville située sur une colline
et à El Verger, près de Denia.
La deuxième
semaine, nous étions basés à Séville. Notre équipe comprenait alors
des représentants de 11 nations des quatre continents. Le sentiment
d¹unité et de réconciliation entre nous fut une caractéristique très
particulière de notre temps ensemble. Nous avons également apprécié
le soutien des Espagnols. Nous avons, par deux fois, fait une marche
sous les jougs et enchaînés, dans cette ville qui est un endroit très
significatif, puisque ce fut là que pour la première fois des esclaves
africains furent envoyés en Amérique en 1510. La réponse des médias
fut excellente, et s'est traduite par des entrevues avec la radio,
la télévision, et des articles dans les journaux El Pais et ABC. Nous
sommes allés également à l'hôtel de ville, où nous avons présenté
à l¹un des Conseillers de la ville, une copie de la demande de pardon
du Conseil de la ville de Liverpool. Le Conseiller a demandé personnellement
pardon aux membres de notre équipe, descendants d¹esclaves, pour le
rôle de la ville dans le commerce négrier. Il nous a dit que la demande
de pardon serait discutée en réunion du Conseil et qu'il espérait
qu'il s'en suivrait un communiqué de presse.
Une première
pour l'expédition Lifeline, fut une réunion qui s'est tenue à l'Ecole
d'Etudes Hispano-américaines durant laquelle deux conférences ont
été données par Dr. Enrequita Vila, une spécialiste de l'histoire
américaine et Dr. Isidoro Moreno de la Chaire d'Anthropologie de l'université
de Séville. C'était une excellente chose que d'avoir ces échanges
de la part d'universitaires. Ils ont beaucoup apprécié ensuite le
partage sincère de nos représentants africains et africains de la
diaspora.
De Séville,
nous sommes allés visiter Palos de la Frontera, la ville d'où partit
Christophe Colomb en 1492, puis Cadix. A Palos, nous sommes allés,
enchaînés, jusqu'à l'hôtel de ville où le député maire nous a accueillis
chaleureusement et a appelé la chaîne de télévision locale. Leo Lobo
Pinzon, un membre de notre équipe, a été interviewé devant la statue
de son célèbre ancêtre Martin Pinzon qui fut le second en commande
de l¹expédition de 1492! A Cadix, nous avons aussi pu partager notre
mission avec un Conseiller de la ville. Dans toutes les villes où
nous sommes passés, nous avons distribué des tracts expliquant notre
action.
La dernière
semaine, nous étions au Portugal, d'abord basés dans la belle ville
de Lagos. Ce fut là, en 1443, qu'une expédition partit dans le but
de capturer des esclaves. 235 esclaves furent capturés et, au retour
des bateaux en 1444, furent vendus dans le vieux marché aux esclaves
qui existe encore; il est maintenant transformé en galerie d'art.
Des représentants portugais et angolais se sont joints à nous pour
notre marche sous les jougs et enchaînés. Nous avons lu des extraits
du livre d¹Asuzara « Chroniques de Guinée » qui décrit de façon frappante
les événements de ce voyage. Tout comme à Séville, nous étions très
conscients que cet endroit est un endroit clé en ce qui concerne l¹histoire
de l¹exploitation de l'Afrique par l'Europe. Nous sommes également
allés à l'hôtel de ville et nous avons parlé avec le Maire et le responsable
de la Culture.
Notre
dernière destination était Lisbonne. Bien que les bateaux de Lisbonne
transportèrent beaucoup plus d'esclaves en Amérique que ceux qui venaient
de Liverpool, Nantes ou Amsterdam, il semble qu'on ait peu conscience
de cet aspect de l¹histoire de la ville. Trois jeunes portugais se
sont joints à nous sous les jougs et dans les chaînes; c'était peut-être
particulièrement approprié puisque le commerce d¹esclaves entre l'Angola
et le Brésil toucha majoritairement les enfants et les jeunes. Nous
avions également des représentants de la Guinée-Bissau, de l'Angola
ainsi que plusieurs Brésiliens. Dans le journal Diario de Noticias
le jour suivant, il y avait un petit article et une photo.
Ce fut
un voyage difficile, mais les principaux objectifs furent atteints,
c'est à dire d'être une équipe qui exprime la réconciliation, de visiter
et prier sur les sites en relation avec le commerce négrier, de faire
prendre conscience des problèmes par la distribution de tracts, par
les médias et par les visites dans les hôtels de ville. Pour cela,
nous sommes profondément reconnaissants.
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